Etapes - Poésies du Docteur Paul Goy

LA PINEDE

Cloître qu'un crépuscule embrase de ses feux,
La pinède connaît de soudaines prières ;
Et sa grâce émergeant d'un parvis de bruyères
Semble un asile offert à l'angoisse des vœux.

Ses dômes assemblés conservent les aveux
Des amants qu'attardait l'idylle coutumière ;
Et l'allègre cigale, enfant de la lumière,
Vient annoncer ici les moissons et les jeux.

Mais l'Homme va blesser la résineuse écorce,
Et de l'arbre innocent mutilera les traits ;
Vainement, la résine en pleurs dit ses regrets ;

Et l'offense ainsi faite à cette intime force
Que l'Homme, à dérober, obstinément s'efforce,
De ce haut lieu sylvestre a profané l'attrait.

 


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