LE CHEMIN
Il va tout bonnement de la
ferme au village,
Accueille sans rancur l'ornière et le torrent,
Sait, de chaque verger, les souffles odorants
Et des mules aussi, l'humeur et l'équipage.
Ca et là, dans l'enclos
propice d'un herbage,
Il aperçoit la chèvre, à brouter s'affairant,
Et l'innocent chevreau, vers la mère accourant,
Pour happer la mamelle et trouver le breuvage.
Plus loin la courbe est
rude, austère le côteau ;
Mais alors, clairement, on découvre la plaine ;
Un fleuve la féconde ; et payé de sa peine,
Le chemin voit les monts, devine les plateaux,
Tout près, nomme le Puits, l'Eglise, le Château,
Et fier de son terroir, en respire l'haleine.
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